Dans le livre de la Genèse, il nous est raconté le combat que Jacob a livré avec Dieu (Genèse 32:24-32). Ce combat est en fait un combat intérieur dans le cœur de Jacob, lequel oscille entre grâce et légalisme.
Souvenons-nous que Jacob est sur le point de rencontrer son frère Ésaü qu’il a trompé il y a plusieurs années. Ésaü est sorti avec une mini-armée pour aller à la rencontre de Jacob. Jacob est terrorisé par le souvenir de son péché et de ses conséquences (Genèse 32:7) ; il cherche désespérément une solution. Il envisage de diviser en deux camps ses biens, pour en préserver une moitié en cas d’attaque d’Ésaü (Genèse 32:7-8). Il compte sur sa ruse, pour s’en sortir. Mais bien vite il est conscient que cela est insuffisant, et il va prier en faisant appel à la grâce de Dieu : "Je suis trop petit pour toutes les grâces ‘hesed’ et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur…" (Genèse 32:10).
Le mot hébreu ‘hesed’ fait référence au principe divin d’accorder des bénédictions à ceux qui ne les méritent pas. Lorsqu’il prie, Jacob réoriente son cœur vers la grâce.
Cependant, immédiatement après cette belle prière, Jacob fait quelque chose qu’il nous arrive de faire également : il veut payer la grâce. En effet les versets 13 à 20 décrivent les divers contingents de troupeaux et de présents qu’il envoie devant lui pour acheter le pardon de son frère. Le raisonnement de Jacob nous est rapporté au verset 20 : "Je l’apaiserai ‘kaphar’ par ce présent qui va devant moi."
‘Kaphar’ fait allusion à l’expiation. Voici que Jacob sort du terrain du ‘hesed’ pour aller vers le terrain du ‘Kaphar’. Il quitte le terrain de la grâce pour aller sur celui des œuvres.
Parfois nous-mêmes, oscillons entre ces deux attitudes. Nous sommes comme les Galates qui avaient bien commencé par la grâce mais qui en étaient revenus au salut par l’observation de règles légalistes. Nous voyons Dieu comme quelqu’un qui va nous demander des comptes pour nos péchés et qu’il faut apaiser par nos mérites. Dieu ne nous aime pas en fonction de ce que nous faisons ou donnons, il nous aime à cause de Christ qui expie nos fautes.
Nous avons le choix entre deux voies : dépendre de l’œuvre expiatoire de Christ ou dépendre de nos propres efforts. Il nous arrive, comme Jacob, d’osciller entre ces deux attitudes. Un peu de grâce et un peu de légalisme.
Pendant la nuit, Dieu va détruire toute espérance légaliste chez Jacob. Ce combat avec Dieu illustre un combat intérieur chez Jacob. Dieu va éliminer tout espoir chez Jacob de s’en sortir par lui-même. Il ne pourra pas s’enfuir devant son frère, un petit coup sur la hanche suffit. La lutte cesse lorsque nous abandonnons nos efforts pour nous reposer sur sa grâce.
"Seigneur, je te prie pour que je reste ancré dans la grâce. Que chaque croyant s’enracine dans les profondeurs de ta grâce ! Au nom de Jésus, amen !"
Avec amour,
Paul Calzada